samedi 18 août 2012

Le chemin continue


Me revoilà à taper sur mon clavier pour un dernier petit mot sur ce blog...

En effet, une page se tourne, mais le livre de ma vie continue à s'écrire. Peut-être aurez-vous l'occasion d'en suivre un autre épisode, sur un autre blog, pour un autre voyage... Qui sait ?



Petit retour en arrière, plein de nostalgie, sur les dernier jours passés au Togo.

Après mon séjour au Ghana, il ne me restait plus beaucoup de temps à passer parmi mes amis togolais et j'ai du rapidement commencer à faire mes aurevoirs.

Entre temps, les nouvelles stagiaires arrivaient pour prendre la relève et je me devais, en tant que Dagan (grande sœur), de les faire visiter la ville, de leurs présenter mes amis, de leur montrer mes habitudes au marché etc. J'avoue que j'étais plutôt flattée d'avoir ce rôle et je crois que ça soulageait l'équipe d'AVES qui était très prise par le travail.



J'ai commencé par faire mes aurevoirs au plateau de Danyi (qui ont servi aux présentations pour les nouvelles stagiaires). Fidèle nous a "lavé les pieds" au togogin, Maman nous a préparé un bon fufu et la pluie nous a tous réuni sous un abri. C'était convivial !

Maman a demandé si je dormirai avec elle cette nuit-là, ça m'a beaucoup touché. Malheureusement, j'ai accompagné les autres stagiaires pour dormir dans une maison à deux pas de là.

Le lendemain, il y avait des funérailles d'un parent de la famille Agbavito dans un village de l'autre côté de la frontière du Ghana (qui n'est qu'à quelques kilomètres seulement).

Me revoilà dans une autre aventure pour passer la frontière du Ghana... Nous étions 4 yovos françaises, nous n'avions pas nos passeports, ni nos cartes d'identité et encore moins d'argent. Les négociations ont été longues, très longues... On a d'abord appelé un membre de la famille côté Ghanéen pour qu'il puisse justifier notre venue, tout d'abord ça n'a pas suffit. Mais finalement, les douaniers ghanéens ont accepté de nous faire traverser mais deux blancs durant une heure et les deux autres ensuite. Allez comprendre... Sachant qu'une heure pendant des funérailles ne permet même pas de finir les salutations. Nous sommes tout de même allés visiter le village ghanéen très rapidement et les premières impressions : beaucoup plus grand, étendu, avec électricité, publicité et tourisme ! Très beau paysage, on pouvait voir la chute togolaise de la cascade d'Agumasta. Pour les funérailles, les ghanéens s'habillent en noir, en brun ou en rouge vif avec de très beaux pagnes bien coupés.

Une larme versée en quittant Gabi et nous revoilà sur la route pour Kpalimé.



J'ai continué mes aurevoirs au village de Chéché, à Tagbolokope. La pluie se faisait de plus en plus fréquente. Ca permet de faire la sieste ;)

Nous sommes partis nous balader dans le village avec les enfants de Chéché pour prendre des photos pour les enfants de la correspondance scolaire. Très vite, nous avons été rejoins par 10, puis 20 enfants. L'appareil photo attirait les curieux et chaque enfant voulait être sur la photo.



J'ai poursuivi mes aurevoirs au village de Kébodalave et comme à chaque fois que j'y vais, il a plu, pour le plus grand bonheur des paysans. Derniers sourires de Maman Mathilde et de Papa, dernières canettes partagées et de très bons souvenirs qui resteront gravés.



Un aurevoir au petit Elom aussi, juste au moment où il me reconnaissait vraiment, il était prêt à partir avec moi (sur le moment). Sa grand-mère m'a offert un bracelet, j'ai été beaucoup touchée et gâtée !



Et voilà que la dernière grande fête arrive, la remise d'attestation. Elle a commencé avec du retard, la pluie est venue pour nous faire patienter avec du togogin et des cacahouètes. Au programme : invité d'honneur, discours, remerciements, mouchoirs, cadeaux, repas, sono, photos et attestation. Une très belle fête ! Touchée par les discours, par les efforts pour l'organisation de cette cérémonie, par les amis, par les gestes, par les sourires et par les pleurs. Touchée à m'en souvenir à jamais.

J'ai été gâtée comme dix Noël avant l'heure et à ne plus savoir comment les remercier !

Ils ont si peu, mais donnent tout...



C'est ainsi que s'est achevé mon premier périple au Togo.

J'y ai appris beaucoup, à observer, à ne pas juger, à se mettre à la place de l'autre pour comprendre, à prendre du recul. J'y ai appris le partage, un autre rythme de vie, à relativiser.

J'ai apprécié les bières, j'ai adoré le fufu, j'ai affectionné les gens, j'ai lié des amitiés, j'ai grandis en famille, j'ai aimé cette autre culture et je l'aimerai encore.



Cette expérience, ce projet m'a fait comprendre beaucoup de chose, m'a fait grandir et m'a apporté l'opportunité de continuer dans le domaine de la solidarité internationale.

J'ai saisi cette chance, grâce à vous tous, pour être acceptée en licence professionnelle à Bordeaux pour une formation nommée "Chargé(e) de projet en solidarité à l'international et en développement durable".



J'aimerai remercier mes parents, ma famille, mes amis, mes proches de m'avoir laisser et aider à concrétiser ce projet. Merci pour m'avoir soutenue.



Merci à la Région Alsace et au Conseil Général du Haut-Rhin, dont l'aide financière a été déterminante pour ce projet.

Merci à Intercordia et à mes tutrices pour la formation et l'accompagnement.

Merci au Togo, à ces rencontres inattendues, bonnes ou moins bonnes, à cette nouvelle famille, à ces amis tellement chers maintenant. Merci à NatureOffice.

Merci à Dadavi Christine pour son expérience et son âme togolaise même en France.



Un grand MERCI !

jeudi 7 juin 2012

Dernières nouvelles


Voilà enfin des nouvelles « croustillantes » à vous raconter un peu. Je m’attarde donc de nouveau sur mes touches de clavier.

J’ai repassé un week-end à Kébo Dalave, mais cette fois-ci sans Christine. Ce week-end a longtemps été repoussé pour cause de funérailles chaque week-end... Mais il n’en a été que plus enthousiasmant. Départ de Kpalimé samedi aprem’ après avoir hésiter pendant une heure en voyant le ciel s’assombrir, je prends un zem (taxi-moto) et arrivés à Tove (à 3 km de Kpalimé) il commence à pleuvoir des cordes ! On s’arrête donc  dans un bar pour se mettre à l’abri en attendant que la pluie cesse. Arrivée au village, je suis accueillie par Maman Mathilde qui n’ose pas me laisser seule une seconde. Elle est donc venue dormir avec moi dans la maison de Christine. Ce week-end là, il n’a fait beau que pour le temps de la messe. Le samedi soir, j’ai tout de même accompagnée Mathilde à la répétition de la chorale. C’était vraiment un beau moment : femmes et hommes assis sur des rochers en face de l’ancienne église, chantant leur foi avec quelques instruments sous un ciel étoilé, éclairés d’une petite lampe à pétrole.

J’ai eu l’occasion d’assister à un mariage togolais, néanmoins particulier selon les dires des amis. L’invitation donnait rendez-vous à l’Eglise à 13h. A 12h, on commence à faire à manger. A 14h, Selom commence à s’habiller et à 14h40 on arrive enfin à l’Eglise. On se rend compte que l’Eglise était loin d’être remplie (bien que grande) et les gens présents chantaient des louages avec la chorale. Petit à petit l’Eglise se remplie et à 15h15, le futur marié fait enfin son entrée tout en protocole : marche très lente au son d’une musique calme, gants blancs, main sur la poitrine et il se tourne successivement à droite et à gauche. La future mariée le suit rapidement avec le même protocole en agitant son bouquet de fleurs blanches artificielles et la cérémonie peut commencer. Celle-ci était en français et en éwé. Les présentations commencent, les prêtres font leurs bénédictions, les chants et prières se succèdent. Les discours des prêtres étaient assez spéciaux, j’en retiendrais surtout les exemples de divorces (assez décourageant), le fait de « goûter au paradis » le soir à 22heures précises, que 50% des mariages finissent en divorce et le reste en infidélité, que la femme doit être soumise à l’homme (mais celui-ci doit aimer sa femme) et enfin que le mariage à 70 ans c’est mieux. Enfaite je retiendrais la bière entre amis à la fin de la cérémonie !

Je viens de revenir d’un séjour au Ghana où j’étais allée visiter mon « Oncle Raphaël ». Tout vous raconter serait trop long, mais le Ghana c’est :

les formalités de visa

les taxis-voiture à 5 places réellement et avec ceintures pour chacun

l’électricité dans les villages

les embouteillages à Accra et aux alentours

la communauté d’expatriés néerlandais

les contrôles perpétuels de douane

les dos d’âne dans chaque village

les villages de pêcheurs

les forts d’esclavages

les plages et les cocotiers (et les coup de soleil)

la climatisation, le rhume et les maux de gorges

les voisins américains

les fast-food et la mal bouffe

les supermarchés

les escroqueries sur les tarifs

la vie chère (et encore plus pour les « étrangers » blancs ou pas)

les ambassades à Accra

un anglais incompréhensible

les taxis individuels et les tro-tros

les habits occidentaux partout (sauf pour les touristes et les funérailles)

les cercueils en forme de poisson, voiture, basket, bouteille de coca-cola…

les contrastes des bâtiments modernes et les quartiers populaires

les panneaux indicateurs (ce qu’il n’y a pratiquement pas au Togo)

les maisons repeintes aux couleurs des réseaux téléphoniques

Voilà pour un aperçu de mes derniers périples.
Il ne me reste plus beaucoup de temps ici donc je vais essayer d'en profiter au maximum.
Bye bye see you soon in France ! :)

mardi 10 avril 2012

Fête de Pâques


Je vais essayer de vous faire partager les fêtes de Pâques au Togo, comme je les ai vécues.

J’ai eu droit à une moitié de Vendredi Saint alsacien, c'est-à-dire férié ! En effet, nous n’avons travaillé que le matin, l’équipe AVES et moi pour terminer les rapports de la semaine.

Samedi soir, nous sommes sortis boire un verre et je me suis même retrouvée en boîte ! Qui l’aurait cru… Discothèque d’un grand hôtel de Kpalimé. A vrai dire, c’est comme en France : entrée payante, boissons hors de prix, musique, pistes de danse et canapés ! Les seules choses qui me rappellent que l’on est au Togo, c’est que l’on peut négocier le prix d’entrée et la musique sur laquelle je ne sais pas danser.

Le dimanche, on passe la matinée à préparer (= à cuisiner) pour les invités de 15h. Un menu pas vraiment togolais, mais bien bon tout de même : une sorte de ragou (légumes et viande de bœuf) et crêpes au sucre pour le dessert. On rejoint nos invités dans le bar tout proche de chez nous pour y passer une bonne soirée.

Le lundi matin, on quitte Kpalimé tôt pour aller sur le Plateaux de Danyi, visiter (=rendre visite à) la famille et pour aller à la fameuse cascade d’Agumatsa ! (A prononcer AGOUMATCHA)

Fameuse cascade parce qu’impressionnante, c’est la plus grande du Togo dit-on, et parce que difficile d’accès.

En effet, difficile d’accès mais pas insurmontable et déjà rien que les paysages en valent le coup ! Pour mes jambes, je compterais combien de jours je vais mettre pour réapprendre à marcher correctement.

Difficile de décrire des paysages comme ça, je vous laisse savourer les photos. La plupart des photos sont des vues du Ghana, vraiment très proche de nous.

Les cascades, que j’avais pu voir précédemment, sont à présent seulement des cascadettes.

Tout le monde afflue à la cascade ce jour-là : Togolais, Ghanéens, expatriés… pour y faire la fête ! Le sodabi coule à flot, les djembés retentissent accompagnés de chants et de danses, les gens se baignent, puis se réchauffent près des feux de camps et enfin partagent leur repas.

Les photos et vidéos des jeunes loméens n’en finissent plus. La nouvelle génération s’approprie les nouvelles technologies !

Accueillis par un orage à notre retour au village de Yikpa (village du départ de la randonnée pour la cascade), on se réfugie dans une voiture qui nous ramènera à Gabi (le village des parents de Selom et ses frères et sœurs naturellement). On arrivera à la nuit tombée au village de Gabi. Difficile donc de retrouver une voiture pour rentrer à Kpalimé le soir encore. On passe donc la nuit au village, dans l’obscurité, la fraicheur, avec les cris des coqs, chèvres, moutons et le bruit de la pluie sur la tôle des toits. Réveillés bien tôt, on arrive à trouver une voiture avant 6h pour retourner à Kpalimé.

Et me voilà de retour au travail, avec un peu de sommeil en retard, les jambes lourdes, mais des paysages plein la tête !

jeudi 29 mars 2012

Comprendre l'Autre

Je crois que j’ai pris un peu de retard … alors je vais tenter de me rattraper !

Le dernier article était celui de Pauline, ma sœur, qui était venue me rendre visite et qui racontait ses impressions d’une première fois en Afrique et du coup au Togo.

Ca m’a fait très plaisir de partager mon quotidien avec elle, de voir ses premiers étonnements (différents des miens), de la voir s’adapter petit à petit à la culture togolaise et aussi de faire la « touriste » avec elle. Ca m’a permis de découvrir des choses que je n’avais pas pris le temps de faire seule (le grand marché de Lomé, le Mont Agou, la cascade de Womé, Togoville et Aného…).

J’en profite pour remercier chacun de vous pour les pensées et les petits gestes transmis qui me touchent vraiment!

A peine remis du séjour avec Pauline, voilà qu’une étudiante allemande débarque pour visiter l’association durant une semaine et quelques jours. D’où mon manque d’assiduité pour ce blog.

En ce qui concerne le projet de forêt naturelle avec les allemands, les premiers jours de travaux communautaires ont commencés pour la création des germoirs et pépinières. Les villageois sont vraiment motivés et cela fait plaisir à voir !

En ce moment je m’occupe de l’arrivée des prochains stagiaires. Je recherche quel type de mission leur serait le mieux adapté. Je participe à des missions de prospection pour définir le lieu de la mission et les conditions d’hébergement etc. Et en parallèle, au bureau, je travaille sur la mise à jour du guide du stagiaire.

Dimanche dernier, nous sommes tous allés à la cascade d’Agomé-Tomegbe. Une sacrée expérience, car lorsqu’on est arrivé, il a commencé à pleuvoir et à se rafraichir. Pour tout de même en profiter, un peu de Togogin nous a réchauffés. Et puis après tout, l’eau ça mouille. La marche du retour a néanmoins été un peu plus difficile… Tandis qu’on se baignait tranquillement sous une petite pluie, une très grosse pluie s’abattait sur Kpalimé avec énormément de vent. Vu les dégâts observés à notre retour, je pense que c’était l’une des plus grosses pluies qu’il y ait eu durant mon séjour au Togo. J’ai encore retrouvé hier, sur le toit de la maison, un gros bout d’une pancarte d’un coiffeur des environs (plus ou moins lointain).

Sinon, ça y est, j’ai pris mon billet retour. Oui oui, je rentre. Et pour un atterrissage en douceur, je prévois une escale à Casablanca pour rendre visite à une amie.

Voilà, l’échéance est donnée. Je dois maintenant réfléchir à l’avenir, un job pour cet été, les démarches de candidature pour reprendre les études en septembre et mon mémoire pour lequel je n’ai pas encore trouvé de thème. Pas mal de chose vont se bousculer au fur et à mesure que la France se rapproche. Je serais remise dans le bain rapidement !

J’ai été confrontée à une situation plutôt surprenante (et pas dans le bon sens) il y a quelques temps et j’aimerais vous en faire part. Des amis de Selom sont venus le voir ayant des problèmes avec leur stagiaire arrivée récemment. On a décidé d’aller la rencontrer pour essayer de comprendre le problème et entendre les deux parties. Je n’arrivais pas à comprendre le réel problème, elle disait qu’elle ne mangeait pas assez de viande, qu’elle s’ennuyait, qu’elle ne savait pas où passait son argent et que son projet n’avançait pas comme elle le souhaitait. Restant bloquée, nous n’avons pas réussi à régler le problème et la stagiaire est partie deux jours plus tard. Je vous épargne les derniers discours qu’ils ont échangés pour le peu de courtoisie et d’intérêts qu’ils avaient. J’ai compris par la suite qu’en réalité, elle ne souhaitait pas s’adapter à la culture togolaise, qu’elle n’était pas venu pour découvrir et partager cette culture, ces traditions. Elle ne voulait pas essayer de la comprendre non plus. Elle souhaitait juste observer les enfants et leur enseigner ce qu’elle avait appris en France sans chercher à savoir s’il fallait l’adapter ou non. Je ne comprends pas ce qu’elle recherchait en Afrique. Peut-être la bonne conscience d’avoir essayer de « changer le monde » durant un mois.

Je comprends maintenant la vision de certains africains vis-à-vis des blancs et de leur vision néo-colonialiste.

En venant ici, j’ai surtout ressenti les préjugés des togolais vis-à-vis des blancs. Mais je crois que certains français ont des préjugés bien pires envers les noirs. Et j’avoue que j’ai peur de me prendre une grosse baffe à mon retour en France.

En arrivant ici au Togo, je n’ai pas mis tellement de temps à comprendre les togolais (je ne prétends pas tout comprendre, mais je pense que j’ai une vision plus ou moins globale de la culture togolaise). Je me questionne maintenant, combien de temps cela mettra pour que je re-comprenne les français ?
Il est parfois plus facile de comprendre l'Autre d'une autre culture que l'Autre de son propre pays.

vendredi 9 mars 2012

De nouveaux étonnements

Voilà une nouvelle yovo arrivée fraichement (c'est le cas de le dire !) qui aimerait vous faire partager ses premières impressions togolaises pour une première fois en Afrique !

"Le 6 mars 2012





Voilà ça fait une semaine que je suis arrivée au Togo.


Le voyage a été un peu long. Tout d’abord le train de Belfort à Paris, ensuite il fallait trouver l’aéroport, puis Edouard (un ami de l’assos) qui devait me donner un ordinateur portable. Ensuite, il fallait déposer les bagages et attendre l’embarquement. 13h50, l’avion décolle. A 15h on nous donne un papier avec les 2 menus qu’il y a au choix. A 15h30 on nous sert l’apéro, et ensuite le repas. Bref, arrivé à Lomé à 19h (heure locale, donc 20h). Il fait chaud !!!!!! Le matin, il faisait 10° et le soir 30°. Manon m’attend !!! Les retrouvailles !!! . Le soir, nous sommes allées dormir chez la sœur du directeur de Manon. A l’Africaine quoi : douche au seau, les WC euh … un trou.


         Le lendemain visite de Lomé, la capitale avec un ami d’un ami d’une amie qui a fait guide. On est arrivées avec ¾ heure de retard et il n’était pas encore là. Les Togolais n'ont pas vraiment de montre. Ils te donnent une certaine heure mais ils arrivent quand ils arrivent.


 Il nous a fait voir le grand marché, le marché artisanal, la plage de Lomé,…. Au marché, tous les commerçants t’appellent, les uns après les autres. Ils veulent te montrer chaque objet qu’ils ont. Ensuite, si tu veux acheter, il faut marchander.


         Le jeudi, nous sommes allées à Kpalimé. Nous avons pu faire la route avec Bernard Besançon, un alsacien que Manon connait, qui venait à l’AVES.  Pour le retrouver sur la grande route, nous avons du prendre des zem (taxi moto) : une pour moi, une pour Manon et une pour les valises.  Il y a beaucoup de circulation, entre les motos taxi, les voitures taxi et les véhicules personnels. Comparé à chez nous, c’est l’anarchie. Chacun dépasse comme il veut, on klaxone pour dire « salut », ou « pousses toi », ou encore « tu veux que je te transporte » ?? En général, il y a 2 personnes par moto taxi ou parfois une troisième. Dans les voitures taxis 5places, on peut être jusqu’à 7 : 3 personnes devant et 4 derrière.


 Arrivée à l’AVES, j’ai été très bien accueilli. Nous avons fait les salutations, ….  Ce jour là, j’ai mangé mon premier Fufu à midi, et le soir j’ai gouté de l’agouti (un gros rat). C’est bon, mais ils mettent beaucoup de piment. J’ai fait la connaissance de Christine.


         Le vendredi, nous sommes allé voir le marcher d’Agou et ensuite avons passé l’après midi chez Christine. Nous lui avons dit au revoir car elle partait le lendemain.


         Le samedi, nous sommes allés au marché de Kpalimé, visite un peu du quartier. Le soir, nous avons découvert la vie dans Kpalimé le samedi soir. Tout le monde se retrouve dans les bars, pour boire un coup et danser. Il y a une vraie ambiance. Chacun se lâche.


Le dimanche, avec Kossi et Armel (membre de l’assos), nous avons vu la cascade de Womé. Il n’y avait pas beaucoup d’eau, car c’est la saison sèche, mais nous avons pu nous baigner.


Le mardi, nous sommes retournée au marché de Kpalimé pour acheter des pagnes, puis l’après midi chez la couturière pour prendre des mesures (robes, jupes,…). Puis nous avons vu le marché artisanal de Kpalimé.


Aujourd’hui, mercredi, je me suis fait tresser les cheveux à l’africaine !! Puis j’ai gouté à l’ananas togolais et …….j’ai aimé !! Oui oui j’ai aimé, une révélation !! Mais il faut dire que les fruits ici sont très sucrés. Après, j’irais voir l’ancien quartier où était l’association avant.





Les togolais ne dorment pas beaucoup la nuit. Ils se couchent tard et se lève tôt. Par contre après le repas de midi, ils font la sieste. La vie est rythmée, entre la préparation des repas, la sieste, les coupures d’électricité qui empêchent tout travail sur les ordinateurs.


         Le Paysage, c’est les montagnes, la verdure (palmier, manguier,….), l’herbe mélangée au déchet, les chèvres et les poules qui courent partout, les routes goudronnées avec des gros trous, ou les chemins de terre avec des bosses et les maisonnettes.





Voilà voilà ce que je peux vous raconter pour le moment, la suite à mon retour.
Pauline "

dimanche 26 février 2012

Fête à Kébo


Voilà je me remets à écrire un peu. Ces derniers temps, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer !

Dimanche 12 Février, nous étions invités (l’équipe AVES) par Christine pour la fête de son village.

Cette fête a pour but de fêter la nouvelle année et de réunir (et réconcilier)  toutes les familles autour d’un repas commun sur la place publique. Chaque quartier prépare un plat, apporte du togogin qu’on dispose face à la Chefferie.

Durant cette fête, il y a eu beaucoup de prières : la prière d’ouverture récitée par le chef, la prière en chant, la prière de bénédiction des hommes, celle des femmes et celle des enfants, la prière aux ancêtres (réalisée par des initiés), la prière commune où chacun prie pour soi à voix haute (un sacré brouhaha)  et la prière de clôture. C’est impressionnant la ferveur qui ressort de ces prières !

Il y a eu la cérémonie de réconciliation indispensable pour que tout le monde puisse partager les plats et manger ensemble. Si une famille est fâchée avec une autre, ses membres ne peuvent plus manger ensemble. Si par malheur cela se produit, le membre de la famille peut être atteint d’une maladie et mourir en deux jours. Mais heureusement que les symptômes de la maladie sont reconnus facilement et qu’une cérémonie de réconciliation avec de l’eau bénite suffit à soigner le mal et sauver la vie.

On a donc partagé les plats, des fois très épicés pour nous, dans une ambiance de fête. Etant des invités pour le village, nous avons été privilégiés, comme toujours. L’hospitalité togolaise !

jeudi 9 février 2012

Le « normalement » à la togolaise


Le « Normalement » c’est un peu comme le « Sauf que », on ne sait jamais vraiment de quoi va être demain… et ça ne me déplait pas !

J’ai appris à utiliser quotidiennement le terme « normalement » suite aux nombreux « sauf que » togolais.

Pour les dernières nouvelles, je devrais déménager bientôt « normalement ». Mais l’adresse reste inchangée, pas d’inquiétudes !

Ca fait un petit moment que je n’ai pas écris je sais et j’en suis confuse, mais je vais essayer de me rattraper !

On m’a demandé beaucoup de nouvelles de Monsieur Paul : toujours très aimable ! Il a réussi à me « trainer » à la messe/prière du matin (réveil à 5h30). Pensez bien que je ne l’ai fais qu’une fois, vraiment que pour lui faire plaisir (et un peu par curiosité). C’était en semaine, tôt, pour que ceux qui partent « au service » (un emploi salarié) puissent y assister. La messe était en éwé, mais le curé a fait une petite traduction rien que pour moi ! C’était touchant ! Monsieur Paul m’a demandé si j’allais revenir le lendemain… j’étais bien embêtée, mais je lui ai fais comprendre que je ne pratique pas ma religion de cette façon. J’ai eu le sentiment qu’on voulait m’évangéliser à plusieurs reprises… C’est assez ironique quand on pense que c’est nos ancêtres qui sont venus évangéliser les gens ici ! Les gens ne comprennent pas pourquoi les européens se sont tellement détachés de la religion et de sa pratique. Pour mon cas, je crois que c’est en voyant ce que les hommes sont capables de faire au nom de la religion. En partie en tout cas…

J’ai assisté à 2 messes du dimanche, mais jamais du début à la fin. En général, j’arrivais plutôt vers la fin… Je crois que je suis allée plus souvent à la messe ici qu’en 5 ans en France. Le dimanche toute la population se retrouve en chant, en danse, en prière à l’Eglise. Les femmes sortent leurs plus beaux habits, toujours plus colorés les uns que les autres. C’est les couleurs des habits qui mettent autant de lumière dans les églises togolaises (faites seulement de briques brutes souvent). J’étais désespérée en voyant tout l’argent que les villageois si pauvres pouvaient mettre dans la construction d’une église. Mais en discutant avec Christine, je me suis rendue compte que c’est tout ce qu’ils ont pour espérer.

Ce qui m’a marqué pendant ces messes c’est bien sûr la joie et l’espoir que l’on ressent dans les chants, la musique et les danses. Mais aussi les différentes quêtes qui m’ont étonnée : il y a la quête habituelle comme chez nous (d’après mes souvenirs :p ), les quêtes par jours de la semaine de naissances ( exemple : les gens nés le lundi sont appelés, puis ceux du mardi etc)(il y a une certaine concurrence entre eux) et il y a aussi une mise aux enchères (assez surprenant dans une église) de fruits par exemple. Les chants sont soit accompagnés par des tambours ou soit par une fanfare, ce qui donne un certain dynamisme durant toute la matinée où dure la messe.



Lorsque les allemands étaient revenus, nous sommes allés dans le village de Fokpo (où se trouve une partie du terrain à reboiser) pour officialiser le projet avec le chef traditionnel du village et signer le contrat. Les villageois nous ont accueillis comme des libérateurs (c’est l’impression que j’ai eu du moins). Des chants, des danses, des sourires, des rires, de la joie, de l’espoir, de la curiosité et de l’attention. Les photos parlent d’elles-mêmes. Le fait qu’ils soient allemands a accentué la chose je pense. Un villageois a même fait remarquer que les allemands avaient colonisé 30 ans le Togo et qu’ils avaient réalisé beaucoup de choses pour le pays. Il a fait le parallèle avec le projet de reboisement qui doit durer 30 ans minimum et qu’il espérait qu’ils allaient réaliser autant de choses.

Le projet consiste à recréer une forêt naturelle pour compenser les rejets carboniques des entreprises européennes. Ces entreprises financent donc la plantation d’arbres et les projets sociaux. (www.project-togo.de pour les curieux)



Lorsque les habitants te reçoivent, on mange fufu en général. C’est le plat de fête, des grandes occasions. Et s’ils sont heureux de votre présence, le chef et les notaires sortent leurs belles bouteilles d’alcool fort et du vin rouge en brique. Personne n’aime mais c’est une grande marque de joie pour un accueil chaleureux.

Voilà je crois que vous avez assez de lecture pour le moment !

A bientôt !