Me revoilà à taper sur mon clavier pour un
dernier petit mot sur ce blog...
En effet, une page se tourne, mais le livre de ma
vie continue à s'écrire. Peut-être aurez-vous l'occasion d'en suivre un autre
épisode, sur un autre blog, pour un autre voyage... Qui sait ?
Petit retour en arrière, plein de nostalgie, sur
les dernier jours passés au Togo.
Après mon séjour au Ghana, il ne me restait plus
beaucoup de temps à passer parmi mes amis togolais et j'ai du rapidement
commencer à faire mes aurevoirs.
Entre temps, les nouvelles stagiaires arrivaient
pour prendre la relève et je me devais, en tant que Dagan (grande sœur), de les
faire visiter la ville, de leurs présenter mes amis, de leur montrer mes
habitudes au marché etc. J'avoue que j'étais plutôt flattée d'avoir ce rôle et
je crois que ça soulageait l'équipe d'AVES qui était très prise par le travail.
J'ai commencé par faire mes aurevoirs au plateau
de Danyi (qui ont servi aux présentations pour les nouvelles stagiaires).
Fidèle nous a "lavé les pieds" au togogin, Maman nous a préparé un
bon fufu et la pluie nous a tous réuni sous un abri. C'était convivial !
Maman a demandé si je dormirai avec elle cette
nuit-là, ça m'a beaucoup touché. Malheureusement, j'ai accompagné les autres
stagiaires pour dormir dans une maison à deux pas de là.
Le lendemain, il y avait des funérailles d'un
parent de la famille Agbavito dans un village de l'autre côté de la frontière
du Ghana (qui n'est qu'à quelques kilomètres seulement).
Me revoilà dans une autre aventure pour passer la
frontière du Ghana... Nous étions 4 yovos françaises, nous n'avions pas nos
passeports, ni nos cartes d'identité et encore moins d'argent. Les négociations
ont été longues, très longues... On a d'abord appelé un membre de la famille
côté Ghanéen pour qu'il puisse justifier notre venue, tout d'abord ça n'a pas
suffit. Mais finalement, les douaniers ghanéens ont accepté de nous faire
traverser mais deux blancs durant une heure et les deux autres ensuite. Allez
comprendre... Sachant qu'une heure pendant des funérailles ne permet même pas
de finir les salutations. Nous sommes tout de même allés visiter le village
ghanéen très rapidement et les premières impressions : beaucoup plus grand,
étendu, avec électricité, publicité et tourisme ! Très beau paysage, on pouvait
voir la chute togolaise de la cascade d'Agumasta. Pour les funérailles, les
ghanéens s'habillent en noir, en brun ou en rouge vif avec de très beaux pagnes
bien coupés.
Une larme versée en quittant Gabi et nous revoilà
sur la route pour Kpalimé.
J'ai continué mes aurevoirs au village de Chéché,
à Tagbolokope. La pluie se faisait de plus en plus fréquente. Ca permet de
faire la sieste ;)
Nous sommes partis nous balader dans le village
avec les enfants de Chéché pour prendre des photos pour les enfants de la
correspondance scolaire. Très vite, nous avons été rejoins par 10, puis 20
enfants. L'appareil photo attirait les curieux et chaque enfant voulait être
sur la photo.
J'ai poursuivi mes aurevoirs au village de
Kébodalave et comme à chaque fois que j'y vais, il a plu, pour le plus grand
bonheur des paysans. Derniers sourires de Maman Mathilde et de Papa, dernières
canettes partagées et de très bons souvenirs qui resteront gravés.
Un aurevoir au petit Elom aussi, juste au moment
où il me reconnaissait vraiment, il était prêt à partir avec moi (sur le
moment). Sa grand-mère m'a offert un bracelet, j'ai été beaucoup touchée et
gâtée !
Et voilà que la dernière grande fête arrive, la
remise d'attestation. Elle a commencé avec du retard, la pluie est venue pour
nous faire patienter avec du togogin et des cacahouètes. Au programme : invité
d'honneur, discours, remerciements, mouchoirs, cadeaux, repas, sono, photos et
attestation. Une très belle fête ! Touchée par les discours, par les efforts
pour l'organisation de cette cérémonie, par les amis, par les gestes, par les
sourires et par les pleurs. Touchée à m'en souvenir à jamais.
J'ai été gâtée comme dix Noël avant l'heure et à
ne plus savoir comment les remercier !
Ils ont si peu, mais donnent tout...
C'est ainsi que s'est achevé mon premier périple
au Togo.
J'y ai appris beaucoup, à observer, à ne pas
juger, à se mettre à la place de l'autre pour comprendre, à prendre du recul.
J'y ai appris le partage, un autre rythme de vie, à relativiser.
J'ai apprécié les bières, j'ai adoré le fufu, j'ai
affectionné les gens, j'ai lié des amitiés, j'ai grandis en famille, j'ai aimé
cette autre culture et je l'aimerai encore.
Cette expérience, ce projet m'a fait comprendre
beaucoup de chose, m'a fait grandir et m'a apporté l'opportunité de continuer
dans le domaine de la solidarité internationale.
J'ai saisi cette chance, grâce à vous tous, pour
être acceptée en licence professionnelle à Bordeaux pour une formation nommée
"Chargé(e) de projet en solidarité à l'international et en développement
durable".
J'aimerai remercier mes parents, ma famille, mes
amis, mes proches de m'avoir laisser et aider à concrétiser ce projet. Merci
pour m'avoir soutenue.
Merci à la Région Alsace et au Conseil Général du Haut-Rhin, dont l'aide financière a été déterminante pour ce projet.
Merci à Intercordia et à mes tutrices pour la
formation et l'accompagnement.
Merci au Togo, à ces rencontres inattendues,
bonnes ou moins bonnes, à cette nouvelle famille, à ces amis tellement chers
maintenant. Merci à NatureOffice.
Merci à Dadavi Christine pour son expérience et
son âme togolaise même en France.